Claude Vivier
Peter Sellars Kopernikus, un rituel de mort

[Musique]

« Visionnaires de tous les siècles, rassemblez-vous ! ». Si Lewis Carroll rencontrait Mozart. Si une sorcière croisait un aveugle prophète ou un vieux moine. Si Merlin l’enchanteur, la Reine de la nuit, Tristan et Isolde dialoguaient à distance dans un bouleversant rituel de mort. Kopernikus, opéra tout entier placé sous le signe du feu et de l’eau, est de ce genre, merveilleux.

« Trouver l’âme de l’humanité, la remettre en face d’elle-même, remettre l’individu face à lui-même et à l’infini, face au mystère total qu’est l’Univers, le contempler, pouvoir enfin s’y trouver », écrivait Claude Vivier. De Copernic, dont son opéra emprunte le nom, il retient une révolution qui déplaça radicalement notre regard, de la terre au soleil et à ses feux sacrés. Ici, à peine quelques histoires, pas de conflit dramatique, aucun rôle – sinon des évocations de la mythologie, des contes ou de l’histoire –, mais un rêve à vivre et l’organisation d’une cérémonie de la renaissance après la mort. Dans sa quête d’une révélation, Kopernikus entend mener à une purification totale, à l’état de pur esprit. Pour cela, nous y traversons bien des situations : enfance, jeux, vie, amour, mort, Dieu, étoiles, couleurs, lumière, éternité, principes célestes, « stagnance des temporalités », oiseaux mystiques et anges aux mélodies célestes. Comme un passage d’une conscience l’autre. Alors, selon Peter Sellars, « des mondes de la vie, de la mort, à une vie nouvelle, la musique de Vivier trouve la paix au-delà de la paix, le repos sacré dans l’action métaphysique. Les visionnaires sont là. Nous n’avons plus à avoir peur. »

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Durée : 1h20