James Dillon
Benedict Mason
Rebecca Saunders

[Musique]

Des compositeurs du Royaume-Uni ont, dès le début des années 1990, été invités par le Festival d’Automne à Paris, avec des commandes d’œuvres, des productions d’opéras, des concerts. Brian Ferneyhough d’abord, puis George Benjamin. Benedict Mason, dès 2012, puis Rebecca Saunders à partir de 2013. Ces deux derniers sont aujourd’hui rejoints par James Dillon. Cette trilogie britannique commence de façon enjouée comme un medley de mélodies.

La musique, dit Benedict Mason, tente de capturer ici « une mélodie qui se déplacerait le long de différentes lignes », mais elle est aussi à la poursuite « de photographies et d’idées imaginaires – des portraits de ce que l’on connaît, des photographies de ce que l’on ne connaît guère. Parfois, la mélodie se fait individu, ainsi quand des solos s’extraient de l’ensemble ».
Avec Rebecca Saunders, c’est une « exploration furieuse » de contrastes extrêmes qui s’enclenche : à l’opposé de matériaux « colériques, parfois distordus » émergent des sonorités chaudes et expressives : « Restez toujours en mouvement, enjoint-elle aux musiciens, et pas de sur-place : soyez hors temps, mais évitez la mélancolie ! ».
Quant à James Dillon, pour la première fois au programme du Festival, il s’inspire de l’image de la marionnette, commentée par Heinrich von Kleist : le corps tremble, le corps rêve, se repose, puis se redresse. Pas de ballet mécanique cependant : dans cette longue fresque, l’ensemble chambriste épouse les lentes irisations de l’électronique qui reviennent comme des refrains. Cette œuvre, Tanz/haus : triptych 2017, a reçu le prix 2018 de la Royal Philharmonic Society.
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Durée : 1h20 plus entracte