Sylvain Creuzevault Le Grand Inquisiteur d’après Fédor Dostoïevski

[Théâtre]

Parallèlement aux Frères Karamazov, Sylvain Creuzevault fait du Grand Inquisiteur, passage le plus fameux du roman de Dostoïevski, un objet scénique autonome : une vertigineuse parabole sur la liberté qui se prête à une grande variété de traitements.

Au sein des Frères Karamazov, l’épisode du Grand Inquisiteur occupe une place d’élection. Freud tenait pour « l’une des plus hautes performances de la littérature mondiale » ce dialogue, politique et philosophique tout autant que théologique, entre le pieux Aliocha et son frère Ivan, l’intellectuel matérialiste, autour d’une lancinante question : l’homme est-il apte à la liberté ? Sylvain Creuzevault s’est emparé de ce fragment d’une richesse inépuisable, propice à toutes les interprétations et les mises en abîme, pour en faire un objet scénique à part entière, en le traitant d’une manière autonome et radicalement différente de ce qu’il propose dans sa mise en scène du roman de Dostoïevski.