George Benjamin
Paul Dukas
Wolfgang Rihm
Maurice Ravel

[Musique]

Avec Dukas et Ravel, chers à son maître Olivier Messiaen, Benjamin partage une science inégalée de l’orchestre, de l’harmonie et de la forme. Il ne délivre que des œuvres dûment pensées et mûries, quand Rihm, avec expressivité, donne voix dans sa rhapsodie au mythe cruel de Marsyas.

Depuis Dance Figures, il y a seize ans, Benjamin n’avait plus composé pour orchestre seul, l’opéra ou le conte lyrique ayant prévalu dans sa trajectoire récente. En un mouvement, ininterrompu, sa dernière et virtuose création réserve à chaque entité de l’orchestre un moment de prééminence.
Un apprenti sorcier se montre désireux d’exercer sur son balai des pouvoirs lui échappant, la poésie de l’enfance et des figures empruntées à Perrault incitent le compositeur à simplifier sa « manière », et voilà que naissent deux chefs-d’œuvre : un scherzo de Dukas, célèbre pour le tournoiement de ses éléments magiques, et une somptueuse et quintessentielle suite de Ravel.
C’est enfin au monde grec que puise Rihm, celui de Marsyas, qui défia Apollon, perdit et subit un châtiment atroce : suspendu à un pin et écorché, son corps à vif, veines et viscères saillants, suscita les pleurs de nymphes et de bergers qui donnèrent naissance au plus limpide et fécond fleuve de Phrygie.