Nadia Beugré Filles-Pétroles

[Danse]

Grâce à leur gouaille et leurs danses, Christelle et Aya se frayent un chemin en dehors des cadres et des normes. Témoignage brûlant d’une jeunesse d’Abidjan, Filles-Pétroles brosse le portrait de ces deux jeunes femmes ivoiriennes et résonne, en creux, avec le propre parcours de la chorégraphe Nadia Beugré.

Christelle chérit son surnom « gros camion », pour ses formes imposantes et son verbe rentre dedans. Aya se fait appeler « la Chinoise pimentée », pour la rapidité de ses mouvements et ses sauts acrobatiques. Comme la chorégraphe Nadia Beugré, les deux jeunes filles ont grandi dans le quartier populaire de Derrière Rail à Abobo, au nord d’Abidjan. Avec leur féminité hors des canons et leurs singularités affirmées, elles ont dû se faire une place dans la société ivoirienne en affûtant leurs armes grâce aux danses coupé-décalé et roukasskass. Tout juste sorties de l’adolescence, elles font le show, haranguant le public, partagent leurs rêves et racontent leurs histoires sans jamais manquer d’humour. Une pâte à pain pétrie par leurs mains – souvenir des galettes qui se vendent dans les rues de leur ville – devient le support de leurs jeux complices et de leurs métamorphoses. Christelle et Aya ont un talent rare, elles sont deux Filles-Pétroles qu’il ne faudrait pas voir s’évaporer.