Susanne Kennedy
Markus Selg
Philip Glass Einstein on the Beach

[Théâtre]

Un demi-siècle après sa création, Susanne Kennedy – invitée pour la première fois au Festival d’Automne – redonne à Einstein on the Beach, le mythique opéra de Philip Glass et Robert Wilson, toute sa puissance de rituel contemporain, créant une œuvre d’art totale post-humaniste sur l’espace et le temps, et plaçant le public au cœur d’un véritable maelström musical et visuel.

Depuis sa création en 1976, Einstein on the Beach s’est imposée comme l’une des œuvres légendaires du XXe siècle musical. Présentée au Festival d’Automne en 1976, 1992 et 2013, l’œuvre, ou plutôt cette expérience artistique et temporelle radicale, est un opéra du troisième type, initiatique et multisensoriel, machinique et dionysiaque, un maelström sonore et visuel mû par une énergie irrésistible, confinant à la transe. À tel point que l’on avait fini par croire Einstein on the Beach à jamais inséparable de la figure de ses deux jeunes créateurs, le compositeur Philip Glass et le metteur en scène Robert Wilson. L’opéra avait pourtant tout pour inspirer la metteuse en scène Susanne Kennedy, dont le travail n’a de cesse d’explorer la question du rituel et du masque, la place de la voix et du corps. Avec le plasticien Markus Selg, elle immerge le public au milieu des interprètes dans un hallucinant décor tournant mi-primitif, mi-futuriste, psychédélique et cybernétique à la fois. Et nous invite ainsi à éprouver d’une manière neuve toute la puissance de ce rituel contemporain.