Claude Régy

Rêve et Folie de Georg Trakl

by Georg Trakl

Archive 2018
Théâtre

Mise en scène, Claude Régy
Texte, Georg Trakl, traduit de l’allemand par Marc Petit et Jean-Claude Schneider, in Crépuscule et déclin suivi de Sébastien en rêve (éd. nrf poésie Gallimard, 1990)
Avec Yann Boudaud
Lumières, Alexandre Barry assisté de Pierre Grasset
Scénographie, Sallahdyn Khatir
Son, Philippe Cachia

Production Les Ateliers Contemporains
Coproduction Nanterre-Amandiers, centre dramatique national ; TNT – Théâtre National de Toulouse ; Théâtre Garonne – scène européenne (Toulouse) ; Comédie de Reims ; Comédie de Caen ; Kunstenfestivaldesarts (Bruxelles) ; Festival d’Automne à Paris
Coréalisation Les Ateliers Contemporains ; Nanterre-Amandiers, centre dramatique national ; Festival d’Automne à Paris
Spectacle créé le 15 septembre 2016 à Nanterre-Amandiers, centre dramatique national avec le Festival d’Automne à Paris
En partenariat avec France Culture

« Grand découvreur d’auteurs qui explorent les confins du langage, de Sarah Kane à Tarjei Vesaas, le premier à monter Sauvé de Bond dans les années 70 ou encore en compagnie de Marguerite Duras l’Amante anglaise, l’Eden Cinéma et le Navire Night - souvent avec Bulle Ogier - Claude Régy a beaucoup dit que ce travail sur Trakl serait le dernier. On n’est pas forcé de l’écouter. Mais se laisser happer et désarçonner par Rêve et folie est une expérience qu’on aurait tort de ne pas tenter. » Libération
« La parole est un chant, une psalmodie lente et douce, dans ce théâtre où tout se fond dans une expérience qui, pour le comédien mais aussi pour le public, est proche de la transe : un oui des contingences du monde tel qu’on le vit au quotidien, pour plonger dans ce que le réel a de plus fondamental, dans une présence au monde infiniment aiguisées et profonde. » Le Monde
« Aller au-delà des objets, des mots, des images ; y frayer au spectateur, dans la pénombre et le silence, un chemin entre contemplation et prière : tel est l’ultime voyage auquel nous invite Claude Régy au côté du poète austro-hongrois Georg Trakl (1887-1914), avec pour guide l’étonnant comédien Yann Boudaud. » Télérama

« Claude Régy, attiré par un sentiment existentiel, entre souffle et disparition, interstice entre vie et la mort, crée ici un spectacle-performance lumineux -vrai soleil noir- avec l’un de ses comédiens attitrés, Yann Boudaud. » Théâtre du blog
(Ré)Ecouter : L'émission de Joëlle Gayot / Une saison au théâtre / France Culture
(Ré)Ecouter : Claude Régy : Portrait d'un Maître qui ne veut pas l'être (1/5) / Hors-champs /Laure Adler / France Culture
(2/5), (3/5), (4/5), (5/5)

Rêve et Folie, ultime spectacle de Claude Régy, compagnon de route du Festival d’Automne depuis 1978, revient sur la scène de Nanterre-Amandiers deux ans après sa création. L’occasion de (re)découvrir à travers la langue de Georg Trakl toute la recherche menée par le metteur en scène dans les contrées ultimes du langage.

« Qui peut-il avoir été ». Rilke pose la question. Personne à ce jour n’a su répondre. Drogué, alcoolique, incestueux, traversé par la folie, obsédé d’autodestruction, imprégné de christianisme – père protestant, mère catholique – né en 1887 à Salzbourg, il s’engage – en rupture d’études – comme pharmacien militaire en 1910.
Il a 23 ans.
Quatre ans plus tard se déclare en Europe la guerre de 14-18.
Le jeune pharmacien-soldat se retrouve sur le front de Grodek, dépassé par le nombre des blessés ou la gravité des blessures, cris des hommes et des chevaux ensemble, éventrés, amputés, blessés à la tête.
Le poète-pharmacien réservait-il à son usage personnel certaines drogues destinées aux blessés.
Il meurt d’overdose de cocaïne.
Mort volontaire ou accidentelle, nul ne le sait.
Mort qui survient, dans un hôpital militaire près de Grodek, en novembre 1914.
Bataille de Grodek : « toutes les routes débouchent dans la pourriture noire ». Son dernier poème : Grodek.
Mort à 27 ans.
Premières publications dans des revues à 21 ans. En six ans d’écriture, Trakl crée une œuvre.
Trakl et Rimbaud, même précocité du génie.
Laconique et intense, Trakl utilise la force de rapprochements inconciliables.
Soucieux des rythmes et des sons, attentif au silence, il ouvre en nous des espaces intérieurs : on entre dans un mode de perception au-delà de la pure intelligibilité.
Il s’agit bien, chez Trakl, d’une organisation magique du langage.
Il nous atteint au centre essentiel de notre être et de nos contradictions.
Claude Régy

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Durée : 55 min.