Laurène Marx

Pour un temps sois peu est une histoire de femme trans par le détail : les détails dangereux, les détails cruels, mais les détails réels racontés par la personne qui les a vécus, vraiment vécus. L’autrice, metteuse en scène et actrice ne se contente pas d’expliquer : elle interpelle, bouscule et pousse à prendre conscience de la transphobie qui structure la société et les comportements individuels. Par sa performance, elle invite à réfléchir sur l’indulgence face aux discriminations envers les trans, soulignant qu’elle renforce le système oppressif et fait de chacune et chacun un complice. En revenant dans le détail, la comédienne s’arrête sur les agressions, les meurtres, le rapport à l’amour, au corps ou à la médecine que vivent et ressentent des millions de personnes trans à travers le monde. Tout en évitant la fétichisation de ces corps, elle nous percute en permanence dans une tension qui oscille entre humour et tragique et qui fait naître en nous une question obsédante : « est-ce touchant ou flippant ? ».