Luciano Berio, Bára Gísladóttir, Gustav Mahler

Auditorium de Radio France
28 novembrenov.

1h10

Tarifs 8 € à 49 €
Abonnés 8 € à 42 €

Auditorium de Radio France

Vendredi 28 novembre

20h

Bára Gísladóttir, sea sons seasons, pour orchestre et bande (2025), commande de Radio France, du Westdeutscher Rundfunk et du Festival d’Automne à Paris. Création mondiale.

Gustav Mahler, Fünf frühe Lieder, pour voix de baryton et orchestre (orch. Berio, 1986).

Luciano Berio, Sinfonia, pour huit voix et orchestre (1968-1969).

Orchestre Philharmonique de Radio France
Pascal Rophé direction
Stéphane Degout baryton
Neue Vocalsolisten ensemble vocal

Radio France et le Festival d’Automne à Paris présentent ce concert en coréalisation.

Avec le soutien de

Unir textes, musiques ou sons qui, de prime abord, paraissent sans rapport et reflètent les visages de l’histoire ou du monde actuel : quel héritage la Sinfonia de Luciano Berio, œuvre virtuose parmi les plus reconnues des années 1960, nous laisse-t-elle ? Et quelles résonances peut en déduire aujourd’hui la compositrice islandaise Bára Gísladóttir ?

 

Théâtre de la mémoire ou embarquement pour Cythère, la Sinfonia de Luciano Berio chante des extraits de Claude Lévi-Strauss, invoque le nom de Martin Luther King, qui venait d’être assassiné, et associe, dans son emblématique troisième mouvement, L’Innommable de Samuel Beckett et le Scherzo de la Deuxième Symphonie d’un Gustav Mahler magnifiant les derniers feux de l’Empire viennois. Il ne s’agit cependant pas d’une citation, mais d’un squelette, d’une structure porteuse, nous invitant à harmoniser les strates de l’Histoire et à voyager entre elles. Vingt ans plus tard ou presque, Berio revient à Mahler, déconstruisant cinq de ses lieder de jeunesse pour y rendre tangibles, par l’orchestration, les influences de Wagner et de Brahms. Aux strates de Berio répondent les cercles et les intenses enveloppements sonores de Bára Gísladóttir. La musicienne s’y montre attentive aux seuils, aux bruissements liminaires, aux graves profonds, caverneux, sur lesquels se superposent des mondes non exempts de mystère, aux distorsions creusant coins et recoins de la vibration, et à l’œuvre, méditative, en tant qu’organisme : un être vivant, comme observé de loin, selon des angles continûment variés.