Gilles Aillaud, Jean Jourdheuil, Jean-François Peyret Spinoza et Vermeer

[Théâtre]

Pourquoi Spinoza ? Par curiosité et pour faire mieux connaissance avec ce solitaire des faubourgs hollandais, passant sa vie entre son métier à polir les lentilles et sa table de travail, cet homme qui médite et écrit sur le bonheur et la joie et paraît bien les avoir trouvés pour lui, cet homme tranquille qui se distrait en griffonant un dessin au crayon ou en fumant la pipe avec un voisin, mais qui fut aussi un immense provocateur s'attirant la haine et l'injure pour n'avoir revendiqué qu'une seule chose : penser librement, penser par soi-même, exercer jusqu'au bout son pouvoir naturel de comprendre. Il n'en faut pas plus, on le sait, pour inquiéter tous ceux, politiques ou théologiens de tout poil, qui vivent de leur mensonge et de la crédulité des autres.
Pourquoi Spinoza ? Pour essayer de savoir quel homme a pu produire une telle oeuvre et quel homme aujourd'hui une telle oeuvre pourrait inventer mais aussi pour renouer avec une histoire dont Spinoza est issu et dont notre pensée est tissée.
Pourquoi le théâtre ? Parce que notre curiosité ne saurait être satisfaite par le commentaire philosophique, l'investigation psychologique ou l'enquête historique. Seul peut-être un spectacle vivant, du théâtre en somme, parviendra à nous rendre sensible ce qui de Spinoza nous intrigue vraiment et nous met sur le qui-vive.
Au fait, pourquoi Vermeer ? Parce que nul philosophe n'est peintre impunément.

Gilles Aillaud, Jean Jourdheuil, Jean-François Peyret.