Jean-Marie Patte Automne / Le Concert

[Théâtre]

Automne
Presque muet à présent ou tellement laconique à cette heure ou si peu bruyant ce soir ou pour mieux dire voix éteinte et sans bien savoir par le fait de qui ou de quoi de toute manière cité à comparaître et par qui le sait-on peut-être par soi-même en tout cas même si disparu en propre personne éventuellement même égaré et ça dans une profusion terrible de fleurs ou de fruits oublieux de la saison - l'automne - contemplant ce rivage ou visage sans le savoir exactement éternel et encore même pour ceci dôté de beaucoup trop de force.

Le concert
C'est de la bouffonnerie me semble-t-il bien plus que de son affreuse solitude que la virtuosité tire son tragique, ce qui la rend si étrange justement c'est notre incapacité foncière à nous identifier avec le virtuose, il procède à une série d'actions si périlleuses qu'à aucun moment nous ne pouvons nous ressentir compatissants : il souffre à notre place, ses petits doigts irréels courent sur le clavier, ou volètent à peine porteurs de peinture et pourtant un morceau se constitue, un morceau se détache, de quoi, au fait? De grande peinture? De grande musique? Et à quoi bon ? Et pourquoi faire ?