Richard Foreman Pearls for Pigs

[Théâtre]

Ignorant les retours à l'ordre, Richard Foreman continue à incarner l'avant-garde new-yorkaise avec tout ce que celle-ci doit à l'humour à froid de Marcel Duchamp et à la paranoïa critique de Salvador Dali. "Surréaliste" est d'ailleurs l'adjectif qui vient automatiquement sous la plume des critiques américains branchés lorsqu'ils tentent de décrire l'hallucinant capharnaüm qui habite l'imaginaire survolté de leur idole - Foreman possède son fan-club international. Dans Pearls for Pigs (Des perles aux cochons), le paysage se peuple d'apparitions d'un autre âge. Pierrot hystérique, Colombine nécrophile, chef d'orchestre karajanesque, dans un décor qu'aurait pu peindre Modigliani à l'issue d'une soirée très arrosée. Des phrases sont échangées, des non-sens assénés comme des aphorismes. Qu'y a-t-il à comprendre ? Les acteurs posent poliment la question. Et si chacun reconnaît que la dernière pièce de Foreman est une perle, certains se demandent qui sont les cochons.