Rabih Mroué So Little Time

[Théâtre]

À l’heure où images et vidéos témoignant de la guerre et de l’horreur saturent l’espace médiatique, Rabih Mroué n’a de cesse de s’interroger sur notre culture visuelle. Quand une image devient symbole et icône, l’émotion est-elle la seule réponse possible ? Entre arts visuels, théâtre et histoire, l’artiste né à Beyrouth propose un recul salutaire sur les structures qui sous-tendent nos représentations, une distance qui laisse place à la réflexion.
Pour Pixelated Revolution, conférence « non académique » créée en 2012, ce sont des vidéos datant du début de la révolution syrienne que Rabih Mroué réunit et commente. À l’image, les forces du régime, dont le regard croise l’objectif des caméras de téléphones portables tendus par des manifestants. Ces derniers vont tomber, hors-champ, sous les coups de leurs assaillants ; Rabih Mroué part en quête du sens de ces images à la première personne, au cœur des reportages contemporains et pourtant fragmentaires.
So Little Time, nouvelle création, revient dans le pays natal de Rabih Mroué pour s’intéresser à l’histoire insolite du premier martyr libanais, dans les années 1960. Quand le corps d’un jeune étudiant parti rejoindre le Mouvement de Libération de la Palestine est rendu au pays, un hommage national est organisé, un monument inauguré. Au cours d’un échange de prisonniers, pourtant, il s’avère que l’homme ainsi canonisé est bien vivant. Que faire d’un martyr en chair et en os ? À travers lui, c’est l’histoire moderne du Liban, hanté par les morts et par ses contradictions, que Rabih Mroué sonde en mots et en images.

Rencontre avec Rabih Mroué
samedi 19 novembre à 16h30
En collaboration avec Philosophie Magazine