Richard Wagner
Wolfgang Rihm
Gustav Mahler  

[Musique]

Compositeur nourri de littérature – il a mis en musique ou porté à la scène, avec la plus grande expressivité, Büchner, Goethe, Hölderlin, Lenz, Nietzsche, Artaud et Müller –, Wolfgang Rihm rencontre, dans Reminiszenz, une autre figure radicale : Hans Henny Jahnn.    
Romancier, dramaturge, facteur d’orgue, éditeur de musiques baroques, architecte, endocrinologue, éleveur de chevaux, opposant au nazisme et militant contre le nucléaire, Hans Henny Jahnn, né et mort à Hambourg (1894-1959), est l’un des écrivains les plus importants de la littérature allemande dont l’essentiel de l’œuvre, baroque, est désormais traduit en français.
Après Bernd Alois Zimmermann, Wolfgang Rihm s’empare de ce chantre de l’ambivalence, de la chair putréfiée et de la tension entre classicisme, invention de la langue et angoisse oppressante. Composé pour l’ouverture de la Philharmonie de Hambourg, son triptyque pour ténor et grand orchestre y a été créé, le 11 janvier dernier. Les mouvements « Dédicace »,
« Réminiscence » et « Neige » empruntent à Jahnn lui-même, au poète Peter Huchel (les recueils Chaussées, chaussées et Jours comptés, dans les sections extrêmes), et dans un ultime adage ou envoi, au critique Walter Muschg, avec qui Jahnn publia de substantiels entretiens.
Autour de cette œuvre, le Prélude de Parsifal, par lequel Wagner, entre consonance et chromatisme, ouvre son « festival scénique sacré », et la Symphonie nº 1 de Mahler où, selon Luigi Nono, « on se trouve subitement dans la grande respiration d’une vallée infinie ».

Public aveugle et malvoyant : Concert naturellement accessible