Anne Teresa De Keersmaeker
Jean-Guihen Queyras Mitten wir im Leben sind
Bach6Cellosuiten

[Danse]

Les Suites pour violoncelle de Bach ont toujours été là, quelque part, dans un coin de sa tête. Pour tenter une approche de ce chef-d’œuvre de la musique instrumentale, joué en intégralité sur scène par Jean-Guihen Queyras, Anne Teresa De Keersmaeker a composé pour chaque suite un solo – restituant toutes leurs nuances de lumière et d’obscurité, de profondeur et de légèreté. Un savant tissage, épousant la vibration des cordes, où elle joue le rôle d’intercesseur.

Les Suites pour violoncelle de Jean-Sébastien Bach constituent un jalon de l’histoire de la musique occidentale : la puissance intellectuelle et structurelle de cette œuvre n’a pas fini de nous fasciner, au travers de sa vitalité rythmique et de la fluidité de ses lignes mélodiques. Anne Teresa De Keersmaeker, qui a déjà démontré plus d’une fois son affinité particulière avec le monde de Bach, approfondit sa quête d’une écriture chorégraphique qui puisse capturer l’essence même du langage du compositeur. Le violoncelliste Jean-Guihen Queyras, trois danseurs et deux danseuses – dont De Keersmaeker elle-même – donnent vie à la partition. Celle-ci est convoquée dans toutes ses dimensions et tour à tour éclairée, défiée ou mise en perspective par la chorégraphie. Sur le plateau est tracé un schéma géométrique en couleurs où pentagrammes, cercles et spirales semblent s’entrelacer à l’infini. Contrairement aux usages du concert, le violoncelliste n’est pas assis face au public mais change de position sur le plateau pour chacune des Suites. Au fur et à mesure de l’avancement du spectacle, la spirale s’ouvre, les pentagrammes s’élargissent, chaque Suite offrant une nouvelle perspective sur la présence physique du musicien et des danseurs. Cette fascinante étreinte entre musique et danse fait étinceler le caractère individuel des six Suites, autant que la cohésion de leur projet d’ensemble.

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Durée : 2h