Bouchra Khalili

Depuis le milieu des années 2000, Bouchra Khalili propose, avec acuité et exigence, des œuvres conçues comme des hypothèses visuelles et discursives, qui rendent compte des enjeux contemporains de l’art et du monde. Avec le film et l’installation vidéo comme médias privilégiés pour transmettre la parole de ceux et celles que l’on n’entend pas et des récits oubliés qu’elle met au jour, sa pratique s’attache à déjouer les géographies, les narrations et les histoires officielles afin de redonner de l’épaisseur et de la justesse au réel et à ses protagonistes. Pour son premier projet d’envergure à Paris depuis son exposition Blackboard au Jeu de Paume en 2018, Bouchra Khalili investit trois théâtres avec ses installations vidéos, ses films 16mm et ses œuvres textiles. Les questions de la représentation, de la parole publique, du collectif et du montage y sont centrales.

 

Née en 1975 à Casablanca, Bouchra Khalili vit à Vienne (Autriche) et travaille de manière itinérante. Depuis le milieu des années 2000, elle propose, avec acuité et exigence, des œuvres conçues comme des hypothèses visuelles et discursives, qui rendent compte des enjeux contemporains de l’art et du monde. Avec le film et l’installation vidéo comme médias privilégiés pour transmettre la parole de ceux et celles que l’on n’entend pas et des récits oubliés qu’elle met au jour, sa pratique s’attache à déjouer les géographies, les narrations et les histoires officielles afin de redonner de l’épaisseur et de la justesse au réel et à ses protagonistes. Ses recherches explorent notamment les continuités impériales et coloniales, incarnées par les formes contemporaines de migration illégale et la mémoire des luttes anticoloniales. Influencée par l’héritage des avant-gardes post-Indépendances et les traditions vernaculaires du Maroc, elle développe des stratégies de narration à l’intersection de l’histoire et des mémoires occultées, interrogeant les questions de l’auto-représentation, de l’autonomie des individus et des formes de résistance des communautés rendues invisibles par le modèle de l’État-nation. Diplômée en études cinématographiques et médiatiques de la Sorbonne Nouvelle et en arts visuels de l’École Nationale des Arts de Paris-Cergy, Bouchra Khalili a notamment exposé à la Sharjah Art Foundation de Sharjah, au EMST Museum d’Athènes et au Moderna Museet de Stockholm en 2024 ; à la Fondation Luma d’Arles et au MACBA de Barcelone en 2023 ; au Museum of Fine Arts de Boston en 2019 ; au Jeu de Paume de Paris en 2018 ; au Museum of Modern Art de New York en 2016 ; au Palais de Tokyo de Paris en 2015. Elle a participé à la Biennale de Venise en 2013 et 2024 et à la documenta 14, Athènes/Kassel, en 2017. Elle a reçu le Prix de la Biennale de Sharjah en 2023 et le Prix Ibsen en 2017. Elle est professeure et responsable du département des stratégies artistiques à l’Université die Angewandte à Vienne. Elle est également membre fondatrice de La Cinémathèque de Tanger.

 

« Comment suivre les traces de ce qui a été effacé ? »

 

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Cet automne