Georges Lavaudant Les Cannibales

[Théâtre]

Sur la scène internationale, capitaliste et anticapitaliste nous rejouent l'éternelle comédie du gendarme et du voleur ; l'intérêt faiblit-il ? une pierre est ajoutée au mur de Berlin. Brejnev grince des dents. La Chine envahit le Viet-Nam, le baril de pétrole passe à 25 dollars. Ainsi rafistolé, le vieux monde va son chemin. Et l'art, cette économie des moments vécus, continue de faire sonner son tiroir-caisse.
Que vous dire encore de cet étrange désir de clôture, de cette illusoire vanité de "l'oeuvre totale" qui caractérise une partie de notre production théâtrale. De ce rêve inouï: tout pouvoir dire. Alors, après le musée culturel du Palazzo Mentale, le musée Grévin de la politique où s'affrontent les grandes citations de cette fin de siècle? Non bien sûr ! Mais quoi alors ? Eh bien disons plus modestement, l'idée tenace et ferme d'approcher cet espace incertain et parfois dangereux qui nous renvoie à ce que nous nommons encore faute de mieux : "la sensibilité politique"... manière comme une autre de parler du monde, tout en travaillant à sa perte et à son renouveau aussi. Voilà.

G. Lavaudant