Kabuki Toribe-yama Shinjû. Kôjô. Ren-jishi

[Théâtre]

Ka, le chant, bu, la danse, ki, la technique. Né au XVIIe siècle à Kyoto, le Kabuki a tout d’abord été interprété par des femmes jouant des rôles d’hommes avant d’être condamné pour immoralité par le shoguna. L’interdit sera levé par l’apparition des Onnagatas, acteurs masculins endossant des rôles de femmes. Une tradition qui perdure, transmise au sein de familles d’acteurs exclusivement masculins dont les noms de scène s’héritent et font l’objet de transmissions rituelles. La famille Ichikawa compte parmi les plus prestigieuses dynasties d’acteurs de kabuki et s’enorgueillit de pouvoir céder – une charge que le seul talent et non le droit d’aînesse peut récompenser – le nom de Shinosuke, d’Ebizô ou de Danjûrô à ses plus illustres descendants. À l’occasion de la présentation à Paris de deux pièces, Double-suicide au Mont Toribe et Danse des lions, Ichikawa Shinosuke, 7e du nom, recevra celui d’Ebizô XI. Une première européenne qui permettra d’apprécier la valeur de l’héritage transmis à Shinosuke, appelé à figurer sur scène différents gestes et jeux de physionomie figés (nirami) dont il devra désormais porter les figures.
« Le nom d’Ebizô évoque l’énergie et la sérénité. C’est un nom d’une telle fraîcheur que, si l’on parvient à franchir une certaine étape, un horizon encore plus large s’ouvre devant soi ».