Marco Berrettini No paraderan

[Danse]

En 1917, le Théâtre du Châtelet accueille Parade, conçu par Jean Cocteau, Erik Satie et Pablo Picasso pour les Ballets Russes de Serge Diaghilev, sur une chorégraphie de Léonide Massine. Guillaume Apollinaire voit dans ce ballet surréaliste le « point de départ de l’esprit nouveau ». Aujourd’hui, Marco Berrettini reprend très librement une référence qu’il inverse : No Paraderan, « ils ne paraderont pas ».
Le thème reprend celui imaginé par Cocteau, traitant du désir et de la frustration, jouant avec le fantasme du spectaculaire : à l’extérieur d’une salle de spectacle, des artistes proposent des extraits de leurs numéros pour attirer le public. Les gens passent, observent, mais aucun n’entre pour assister à la représentation.
Si les Ballets Russes proposaient une parade aux événements sociaux des années 20, les danseurs de Berrettini se révoltent face à la menace qui pèse sur le monde du spectacle des années 2000 – actualité brûlante… « Face à la masse grandissante d’artistes multiplexes, confrontés aux critiques de la non-danse, menacés par la dérive populiste, nos sept super-artistes ont décidé de dire NON ! Voilà qu’au sommet de leur art, reconnus par les médias, un silence apparaît. Telle une hypnose qui les rend rebelles, nos stars du spectacle protestent. Surqualifiés, ils ont du mal à nous convaincre que les privilèges démobilisent ».