Christoph Marthaler Letzte Tage. Ein Vorabend (Derniers Jours. Une veillée)

[Théâtre]

Il y a cent ans, l’Europe se trouvait à la veille de la Première Guerre mondiale. Quel est son état, un siècle plus tard ?
Muni de son marteau de metteur en scène musicien, Christoph Marthaler ausculte à petits coups précis notre vieille Europe. Il y a vingt ans, il dressait un tableau sans concession de la réunification allemande dans un spectacle qui fut joué plus de 150 fois : Murx den Europäer! Murx ihn! Murx ihn! Murx ihn! Murx ihn ab ! (Bousille l’Européen! Bousille-le ! Bousille-le ! Bousille-le bien !) ; puis avec Riesenbutzbach.
Eine Dauerkolonie (Riesenbutzbach. Une colonie permanente), il mettait en scène la spirale sécuritaire de nos sociétés.
Letzte Tage. Ein Vorabend (Derniers Jours. Une veillée) est un projet théâtral et musical qui a réuni, lors de sa création à Vienne, des chanteurs, comédiens et musiciens dans la salle historique de l’ancien Parlement autrichien. De 1914 à aujourd’hui, il n’y a qu’un pas à faire, tant les problèmes sont restés les mêmes. Racisme et nationalisme n’ont pas disparu, mais ont trouvé d’autres points d’ancrage. Au siècle dernier, les conséquences de ce climat idéologique et politique sont celles que l’on connaît : deux guerres mondiales et l’holocauste.
Portrait de l’égoïsme populiste et belliqueux de l’Europe des XXe et XXIe siècle, Letzte Tage laisse résonner une musique, celle de compositeurs juifs exilés ou persécutés en camp de concentration. Dans ce spectacle, Christoph Marthaler pose la question du caractère cyclique de l’histoire et place les spectateurs devant un constat dérangeant : histoire et science-fiction côtoient notre réalité de bien plus près que ce que l’on voudrait penser.