Merce Cunningham Fluid canvas (2002)

[Danse]

Lorsque la compagnie de Merce Cunningham fête son demi-siècle d’existence, c’est toute la danse contemporaine qui célèbre son anniversaire. On mesure aujourd’hui encore l’apport de la « révolution Cunningham », ce geste pionnier ouvert sur l’abstraction qui affirmait que le geste était premier et que nul n’était besoin d’histoire ou d’expression des sentiments pour donner un sens à la danse. Un détournement en règle de ce que fut le ballet classique - dont Merce Cunningham respecte cependant la rigueur et une exigence technique fondamentale - qui est à l’image de ce qu’il fit subir aux autres canons du spectacle en s’affranchissant de la coordination musique/mouvement, de la frontalité et de la symétrie.
Pour cette nouvelle collaboration de Merce Cunningham et du Festival d’Automne à Paris (La première remonte à 1972, année du premier Festival), deux chorégraphies sont présentées : Fluid Canvas, créée en 2002 à l’occasion du festival Dance Umbrella de Londres, montrée ici pour la première fois en France et réalisée grâce au logiciel Lifeforms dont Cunningham, en amoureux du dessin et de la vie, se sert « comme d’un pinceau virtuel », l’autre, une création mondiale qui témoigne de la capacité illimitée du maître à travailler l’avenir.
« Le monde est autour de nous, pas seulement devant. Dans la rue, nous devons changer constamment la direction de notre regard ; c’est pareil pour la danse ; plusieurs séquences peuvent se dérouler simultanément. Chaque danseur est un centre qui se déplace à travers l’espace ; cela crée une situation libre où tout change perpétuellement ».
Merce Cunningham