Nacera Belaza L’Onde

[Danse]

Prolongeant le cheminement de ses précédentes pièces, Nacera Belaza explore, avec L’Onde, le rituel. Et s’interroge. Comment par la répétition renouer avec ce qui vit en nous et faire un avec le tout ? Épouser l’infini ? Entrer en soi, sculpter le mouvement de l’intérieur, pour mieux explorer le monde ?

Habiter pleinement son corps, étirer le geste, le dépouiller pour accéder, par la répétition, aux profondeurs de l’être, à la quintessence de la vibration. Au souffle. Élan vital qui porte l’être, l’anime, l’engage dans le mouvement et lui permet de se projeter hors de soi pour entrer en résonance avec ce qui est. Chez Nacera Belaza, la danse ne cherche pas à maîtriser le corps mais au contraire à le libérer par la connaissance de soi. L’expérience est intérieure et demande de lâcher prise, de faire taire l’ego, le mental, et paradoxalement pour un danseur de parvenir à renoncer au corps. Pour L’Onde, la chorégraphe franco-algérienne est allée s’imprégner de la mémoire et des archives algériennes des danses traditionnelles, proches du rituel. Celles-là même qui, par le répétitif, aident à gagner en intensité et à éprouver la densité et du geste et de sa propre intériorité. Et qui demandent à l’interprète de trouver où puiser la force de ces gestes inlassablement reproduits, de conjuguer à l’infini un acte fini, et d’éprouver ainsi l’immuable dans le mouvement. Ce dernier n’est alors plus seulement dansé. Il se transforme en un état, celui de la plénitude de soi.